COÛT DE LA VIRILITÉ : COMMENT LES HOMMES RUINENT LA SOCIÉTÉ

Published 2022-02-08
Soutenez Blast, nouveau média indépendant : www.blast-info.fr/soutenir

"Combien les hommes et leur virilité coûtent-ils à la société chaque année ? Combien pourrions-nous économiser si les hommes se comportaient comme des femmes ?

Au-delà de l’idée que l’on peut se faire des rapports hommes femmes, de l’opinion qu’on peut avoir sur le féminisme, aujourd'hui nous allons parler avec des faits et des chiffres de ces différences entre les genres. Nous allons aborder le sujet de la virilité, avec l’angle le plus économique possible. "

Salomé Saqué reçoit Lucile Peytavin, historienne et auteure du livre "Le coût de la virilité".

Journaliste : Salomé Saqué
Montage : Ameyes Aït-Oufella
Images : Arthur Frainet
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Adrien Colrat
Diffusion : Maxime Hector
Production : Thomas Bornot
Direction des programmes : Mathias Enthoven
Rédaction en chef : Soumaya Benaissa

Le site : www.blast-info.fr/
Facebook : www.facebook.com/blastofficiel
Twitter : twitter.com/blast_france
Instagram : www.instagram.com/blastofficiel/

#Virilité
#Économie
#Société

All Comments (21)
  • @blastinfo
    Merci d'avoir regardé la vidéo ! BLAST est financé exclusivement par ses abonnés et donateurs. Nous avons besoin de VOUS pour continuer : www.blast-info.fr/soutenir
  • @OnTheCorniche
    J'interviens en tant qu'ayant eus une formation de 5 ans en anthropologie. Mon père est décédé d'une maladie qu'il aurait pu faire traiter parce que "les hommes ne se plaignent pas, ils ne vont pas chez le médecin". C'est le virilisme qui l'a tué prématurément, je connais donc les conséquences et l'importance de ce sujet. Cependant, cette vidéo a un problème pour une raison que beaucoup d'autres ont noté (Babas C). Remplacer le mot "homme" par "noir" ou même "femme" et constater que le ton accusateur devient difficilement soutenable. On pourrait tout à fait traiter la question dans un angle inverse, en présentant les hommes comme victime d'une société viriliste. Si aucun déterminant biologique intervient, comme c'est justement dit, alors ces comportements qui mettent les hommes en prison où les font mourir prématurément ne sont pas forcément des choix individuels, mais une coercition sociale. Or il s'agit bien de finir en prison où mourir prématurément, donc des situations peu enviables. Bien sûr je ne parle pas des féminicides ici, c'est une question qui me semble relevée d'un autre débat. Imaginons que je fasse une vidéo sur l'impact écologique des produits de maquillage. La plupart de ces produits ont un impact écologique et social (contexte de production et travail des enfants) absolument terrible. Imaginons maintenant que j'intitule ma vidéo : "Le cout écologique et social de la coquetterie des femmes". On comprendra sans problème que l'internet entier me tombera dessus, car ma vidéo à charge contre un genre entier ressemblera à une attaque misogyne grossière sous couvert d'un sujet grave. Donc pas "homme" mais "virilisme", ou "machisme" etc. Si un genre = un comportement indésirable (surtout si c'est toujours le même qui est mise en cause), vous donnez des armes a ceux qui torpille ces luttes justes. Un grand nombre de personnes s'identifie comme "homme", un peu de respect et de tact, leurs vies ne sont pas toujours simples ... [Édit] Fatalement, un commentaire qui génère de la traction génère des critiques. La plupart portent sur les exemples et la démonstration simpliste qui est ici proposée. C'est vrai, mais dans les espaces commentaires de YouTube j'ai une liberté limitée pour exprimer des choses complexes. Je voudrais répondre à toutes les critiques, mais c'est devenu impossible et le débat ci-dessous est largement au-delà de ce que je peux faire suivre. Il ne semble d'ailleurs pas nécessiter de modération, ce qui témoigne du relatif bon esprit des intervenants. Cependant je persiste et je signe sur un point : les "hommes" en tant que classe ou catégorie sociale monolithique n'existe pas. En faisant des "hommes" un ennemi ou un adversaire, c'est une moitié hétérogène de la population que vous antagonisez. C'est selon moi une erreur de calcul, car les statistiques de ces "hommes" dominants sont parfois bien cruelles : la majorité des suicidés sont des "hommes", la majorité des morts au travail sont des "hommes", les peines sont souvent plus longues pour "les hommes", la garde des enfants est rare pour "les hommes". Au-delà des conduites à risque, les métiers qui tuent prématurément sont principalement occupés par "les hommes", comme les métiers "dégradants". Certains hommes vont avoir énormément de mal à comprendre que leur position est dominante, et ils seront d'ailleurs suivis par beaucoup de femmes. Le virilisme/machisme existe aussi parce que ses conséquences sont pertinentes pour beaucoup de femmes. Partir du principe que cela relève uniquement d'un large travail de manipulation et de conditionnement est infantilisant pour tout le monde. Les femmes comme les hommes savent profiter de la société, quand cela n'est plus le cas, les choses changent lentement comme elles semblent le faire.
  • @duchampe7252
    Merci pour la qualité et la clarté de l'entretien. Il y a néanmoins un aspect du propos que je peine à comprendre : pourquoi titrez vous "comment les hommes ruinent la société" alors que vous présentez la virilité comme un fait social que les hommes subissent et dont ils sont autant victimes que les femmes ? Pourquoi faire porter la responsabilité aux hommes si c'est une construction sociale véhiculée par l'éducation, alors même que les femmes jouent un rôle prépondérant dans cette éducation jusqu'à l'âge adulte (mères plus présentes que les pères et plus investies dans l'éducation de leurs enfants, nourrices, puericultrices, nette majorité de femmes dans l'enseignement jusqu'à l'université...) ? Pour ne pas parler de la demande d'adopter des comportements et des attitudes viriles dans le cadre des relations hétérosexuelles. Les femmes participent autant que les hommes à l'assignation des corps masculins aux diktats de la virilité. Et tant qu'on rendra les hommes seuls responsables d'un problème structurel dont les femmes sont partie prenante, il me semble qu'on s'empêchera de le résoudre. Imaginez, en somme, un article qui parle de l'injonction sociale que subissent les femmes à soigner leur apparence (mode, cosmétiques...) et qui aurait pour titre : "ce que les femmes coûtent à la société". Vous voyez ce qui pose problème ?
  • @Faeldihn
    Enfin une énonciation claire d'un problème de trop longue date qui justifie, de par même son ancienneté, les comportements les plus détestables au point de les banaliser.
  • @gaayaa9683
    C’était super intéressant, merci beaucoup pour ces travaux rigoureux (aussi bien le travail journalistique que la thèse)
  • Salomé je ne sais pas si vous lirez ce commentaire. En préalable, je précise que j'apprécie grandement votre travail et que j'ai appris des choses dans cette vidéo. Aussi, j'espère que vous prendrez en compte ces remarques: - il faudrait arrêter de dire "les hommes" ou "les femmes". On a des mots comme "virilité" ou "prédation" pour décrire des comportements. Essentialiser les groupes, même pour faire des raccourcis de titre accrocheur, c'est problématique. - dire que "les hommes" coûtent à la société parce qu'ils commettent statistiquement plus de crimes, fument et boivent plus etc, c'est aussi très problématique si on n'est pas plus précis. Pensez aux réactionnaires qui disent que les pauvres coûtent à la société pour ces mêmes raisons. Pensez aux supremacistes blancs américains qui disent que les africains-américains coûtent chers parce qu'ils rempliraient les prisons. Causalité et corrélation ne sont pas les mêmes choses. Enfin, c'est vraiment le titre qui est le plus problématique. Il faudrait prendre en compte tous les coûts et apports de chaque individu en le liant à son genre, sa couleur de peau, sa classe sociale ? C'est effrayant. Voir le travail de chapoutot sur le management et les nazis. Je comprends l'intérêt du travail de cette chercheuse mais les conclusions et les résumés sont souvent plus du slogan je trouve, et votre remarque de début de vidéo ne peut suffire à désamorcer toute critique. Les intervenant.e.s. mediatiques devraient vraiment écouter les remarques qui leur sont faites sans prendre ça pour du masculinisme à la roshedy ou autre. Enfin, pourquoi demander que "les hommes" se comportent plus comme "les femmes", alors que vous avez identifié des comportements plutôt qu'un genre ? J'essaie d'expliquer rationnellement et sans affect quelque chose qui est ressenti comme violent, surtout pour tous les hommes comme moi, qui ont subi la violence physique et qui continuent à se voir comme hommes, et dont les remarques aujourd'hui ne sont à nouveau pas écoutées par des intervenant.e.s du débat public, qui ont encore trop souvent des œillères sur ces sujets de genre
  • @audric4666
    Je ne comprend pas comment elle peut affirmer que la prévalence des comportements asociaux et de prise de risque chez les hommes est uniquement le fait de l'éducation et de la pression sociale. Elle sa base uniquement sur une étude sur la testostérone pour rejeter l'argument de la biologie comme si les mécanismes régissant le comportement se résumaient à cette hormone. Pourtant, on observe bien dans la nature et chez de nombreuses espèces plus de comportements violents chez les mâles et cela s'explique très bien par des mécanismes évolutifs, avec notamment l'effet de la compétition sexuelle. Si la société influence effectivement nos comportements, notre biologie aussi. l'humain reste un produit de l'évolution.
  • @MrPineduitre
    Merci beaucoup pour votre vidéo Salomé, j'en ai regardé un paquet dernièrement et vous réussissez toujours à mettre la qualité au rendez-vous, avec des intervenants très intéressants. Merci à toute l'équipe de blast aussi d'ailleurs, vraiment vous faites du bon boulot !
  • Brillant ! Merci d'avoir parlé de ce livre (que je vais acheter tout de suite). 🙂
  • @vincentbeau4203
    Est-ce les hommes ou la société qui doit être changer? Rien que dans le monde du travail, c'est une guerre en soit. Et le monde ne pardonne pas aux faibles et aux lâches.
  • @sylvere7272
    Je suis très soulagé de voir enfin ce problème, le vrai problème de notre société, ouvertement décrit. Et encore, elles n'essaient pas d'évaluer le coût des guerres, et des guerres mondiales, expression la plus extrême de la virilité (Vir, c'était l'homme libre, le guerrier).
  • La virilité est un des moteurs qui a construit notre société. Sans la virilité, l’humanité aurait peut être déjà disparue en faveur d’autres animaux. Facile de faire le procès d’une religion, d’une société, sans prendre en compte que si nous sommes ce que nous sommes, que nous pensons ce que nous pensons, et que nous avons la chance de pouvoir le dire, c’est justement parce que nous sommes le résultat de ce que nous voulons déconstruire. Qui nous dit qu’en éliminant la virilité, on ne ferait pas apparaître à court, moyen ou long terme, un mal encore plus coûteux.
  • Je suis un homme et pourtant je suis fatigué de la virilité ambiante. Cela fait du bien de voir que cette question soit décemment posée. Merci :)
  • @vianneycau9370
    Je ne suis vraiment pas convaincu. L'auteure rappelle des évidences grâce à : - Une analyse statistique qui met en avant que pour un certain nombre de problème (criminalité, comportement dangereux, etc...) les hommes sont plus représentés - Des études sociologiques qui rappelle l'influence de l'éducation sur les comportements Jusque là, Captain obvious dit la même chose (je l'ai eu au téléphone tout à l'heure). Ensuite l'auteure a tenté d'en déduire un coût économique, exercice casse-gueule si il en est, et qui ne me parait pas sérieux selon les mots même de l'auteure (manque de données). Dans ce domaine, on peut rapidement se tromper d'ordre de grandeur. Ce qui me gêne ensuite c'est le raccourci qui a l'air d'être fait : une éducation viriliste serait la raison de cet écart statistique. En quoi ? Comment ? pourquoi ? ou ? quand ? Pour illustrer un exemple sur l'analyse qui ne me satisfait pas, prenons le sujet des accidents sur la route. Les hommes sont plus nombreux à avoir des accidents. Malheureusement c'est aussi les hommes qui sont les plus nombreux sur la route, font les plus long trajet et le plus grand nombre de trajet : routiers, chauffeurs de taxi, livreurs, commerciaux ... C'est donc normal qu'ils aient plus d'accident, il faut donc avoir une approche nuancée précautionneuse sur chaque chiffre (blast, s'il vous plait, faites vous aider de statisticien pour préparer et présenter vos sujets, pas comme les médias mainstream) Ensuite bien sûr cette démonstration sert de justification pour un discours politique : changeons l'éducation de nos enfants pour leur apprendre à mieux se comporter. Au moins le titre du livre averti le lecteur, on se doute du message qui sera porté par le livre Ce qui est terrible c'est que je suis d'accord avec le contenu politique : oui il y a travail à faire sur l'éducation et les comportements. Mais il n'y a pas besoin de justification économique à cela : non il n'est pas normal d'être violent, il n'est pas normal de laisser les tâches ménagères aux femmes (j'ai vérifié les dernières études, biologiquement les hommes n'ont pas deux bras gauche mais bien un bras droit et un bras gauche comme les femmes) , il n'est pas normal qu'à travail égal les femmes soient moins rémunérés, etc... Mais l'esprit de ce livre me dérange: cette vision de tous vouloir piloter par l'argent, ce travail qui m'a l'air de souffrir de problèmes méthodologiques importants, et ce sentiment qu'on montre du doigts les méchants (ceux qui fument, ceux qui roulent trop vite..). Je pense qu'il ne va pas faire avancer la cause.
  • @johann76r
    L'éducation est encore actuellement faite à 80% par les femmes (à l'école comme à la maison). On pourrait également se demander si un type particuliier d'hommes ressort en milieu carcéral, et lequel. Cette étude ne fait qu'effleurer la surface du sujet, et pire, est orientée par les convictions de l'auteur. Cette insincérité discrédite tout ce travail (et les médias qui le relayent).
  • @Nini-zzz
    Impressionnant d'entendre les chiffres liés aux excès de virilité. L'éducation donnée aux petits garçons et aux petites filles est à mon sens fondamentale. Jai toujours refusé d'acheter une carabine factice à mon fils, tout comme j'ai toujours refusé d'acheter une serpillière à ma fille. L'impact de la société et plus spécifiquement des interactions à l'école avec les autres enfants et les enseignants est énorme sur l'éducation que l'on donne à nos enfants et c'est bien regrettable. De ce fait, c'est vraiment un travail de la société qui doit être fait.
  • Merci ! L'approche économique apporte des éléments très intéressants et complémentaires aux théories féministes. J'espère que vous aurez l'occasion de creuser dans ce sens.
  • @MLYZAK
    Top! Notamment la question des comportements violents qui entrainent la production de testostérones et pas l'inverse 👍
  • @berxandre
    Vous venez de faire votre première vidéo ultra-libérale. Des thèmes suggérés pour les émissions suivantes : Coût de la pauvreté : combien la société économiserait si les pauvres se mettaient enfin à bosser ? Coût de l'immigration : combien la société économiserait si les étrangers restaient chez eux ? Coût de la sécurité sociale : combien la société économiserait si les gens arrêtaient d'être des assistés ? Coût de la population carcérale : combien la société économiserait si la société éliminait les criminels plutôt que de les enfermer ? Voilà le vice de cette étude, c'est la question qu'elle se pose. Parce qu'il était facile de trouver toutes ces statistiques puis de les assembler pour prouver le néfaste de la virilité. Mais ce n'était pas une bonne question car elle ne résout rien et occulte sciemment la complexité de toute cette affaire : si les femmes peuvent se permettre d'être pacifiques et bienveillantes c'est parce les hommes sont censés être un bouclier entre elles et une société de toute façon violente. Car vous le savez la violence ce n'est pas que physique c'est aussi la dure loi du marché. Une femme attendait autrefois de son homme qu'il soit un guerrier capable de la protéger, elle attend aujourd'hui de lui qu'il réussisse afin de la mettre à l'abri des vicissitudes de la vie. Or, pas une seule fois, cet impératif de réussite n'a été abordé et c'est pourtant primordial pour comprendre la virilité actuelle qu'on ne peut pas résumer à des primates se frappant le torse.
  • @fred5565
    Merci Salomé tes vidéos sont excellentes tant les sujets que la prsentation ! Merci, merci, Merci